dimanche 22 janvier 2012

Patronne des bateliers...

En ces temps lointains où l'homme ordinaire survivait
dans une piété frileuse avec l'unique espoir d'éviter l'enfer, un pauvre veuf, 
inconsolable, entra au couvent avec son seul fils prénommé Marin.
Tout allait au mieux dans cet univers monacal, lorsqu'un jour
une servante buandière, seule femme admise en ces lieux,
se retrouva enceinte! Pressée de questions, elle finit par avouer
l'identité  de l'auteur; le frère Marin.

 
Relégué au pain sec et à l'eau, le coupable se réfugia dans la repentance et nombre de frères ne lui adressèrent même plus  la parole!


 
Confiné dans l'ombre de son ombre, frère Marin se 
consuma comme une chandelle, jusqu'au jour où n'ayant
  pas paru à l'office, on le trouva sur sa couche venant
de paraître devant le juge suprême!
Mais en déshabillant l'infortuné moine pour livrer son
corps au linceul, les frères ont constaté avec stupeur,
l'absence de tout attribut masculin!
Frère Marin était une fille!
La chronique de l'époque relate la chose en ces termes ;
"Les dits moines furent forment ésbabis et avouèrent 
qu'ils avaient moult peschié contre la chambrière de Dieu et lors, la prièrent sainctement."
Frère Marin devenu soeur Marine vénérée, béatifiée 
et fut choisie par les bateliers  de Paris comme leur sainte patronne!

Cette église, consacrée à la Vierge des bateliers par les nautes du XIe siècle,
était la paroisse du palais épiscopal. C’était la plus petite paroisse de Paris. 
Fermée à la Révolution, devenue atelier d’une raffinerie de sucre, 
magasin de teinture puis atelier de menuiserie, elle fut démolie en 1866.
Elle se trouvait située dans le cul-de-sac Sainte-Marine,
lequel serait de nos jours perpendiculaire à la rue d’Arcole qui l’a absorbée. 
Le n°15 de cette rue recouvre l’emplacement de cette petite église.
C’est ici qu’avait été inhumé le prévot des marchands de
1604 à 1606 François Miron (+1609), qu’avait tenté d’empoisonner son épouse.
On retrouva sa sépulture lors de la destruction de l’église : 
son corps fut mis dans un cercueil en plomb et transféré à Notre-Dame.
Une rue actuelle de Paris porte son nom : 
elle prend naissance à l’église Saint-Gervais-Saint-Protais. 
Elle est connue des touristes pour les deux maisons à pignons qu’elle possède encore.

4 commentaires:

herbert a dit…

Bonjour, Gwendoline.

C'est comme l'histoire de la Vierge.

L'église des bateliers est belle, comme la chanson.

Merci beaucoup.

Bisous

Tête de l'Art a dit…

c'est une histoire un peu similaire à celle de sainte Sidonie !déguisée en frère!bizz

Anonyme a dit…

C'est horrible ton histoire !
La 1ère photo avec la ciboulette en 1er plan est très jolie.
Bonne journée. Cordialement
Denise

Tête de l'Art a dit…

c'est vraiment horrible... c'était courant à l'époque!