Presqu'intactes, imposantes (2,28 mètres de haut), lisses et lourdes de leur poids de marbre blanc (1,4 tonne), Mars et Vénus n'avaient qu'un défaut : ces deux statues sculptées au IIe siècle après Jésus-Christ – représentées sous les traits de l'empereur Marc-Aurèle et de son épouse Faustine – avaient laissé dans la terre d'Ostie où elles ont été retrouvées en 1918, son pénis pour l'une, ses deux mains pour l'autre. Trois fois rien en comparaison de celles, autrement mutilées, qui remplissent les réserves et les musées italiens. Trois fois rien, c'est encore deux fois trop pour Silvio Berlusconi qui, depuis quelques mois, héberge – à titre provisoire – le couple impérial dans la cour d'honneur de la présidence du conseil, le palais Chigi à Rome. Aussi soucieux de sa propre image que de son décor, le premier ministre a décidé d'appliquer à ses statues la chirurgie esthétique qu'il ne se refuse pas. Convoquant son architecte personnel, il lui a confié la tâche de rendre à Vénus ses dix doigts, à Mars, sa virilité. Ce qui fût fait. Coût de l'opération, sans points de suture apparents : 70 000 euros, payés par la présidence du conseil. "C'est une question idéologique, souligne l'expert et marchand d'art italien Peter Glidewell. Le Bernin lui même a 'arrangé' quelques antiquités. Viollet-le-Duc qui passe aujourd'hui pour un sagouin était considéré comme un génie à son époque. L'art n'est pas une science, mais un point de vue. Le seul critère de jugement est celui du bon goût." Mais que Silvio Berlusconi impliqué dans plusieursscandales sexuels restitue le membre perdu de Mars fera ricaner les psychanalystes. |
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Je ne répond pas à cet article, car mon commentaire risque d'être analysé par les psychanalystes.
RépondreSupprimer:-))))
c'est un scandale!
RépondreSupprimer:-)
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