Vingt ignudi, de jeunes hommes athlétiques, sont placés aux coins des scènes centrales. Ils portent ou s'enroulent avec nombre de choses dont un ruban rose, une guirlande de glands, un coussin vert, etc.
Se souvenant du déroulement chronologique de la peinture du plafond, Michel-Ange commençant au-dessus de l'autel avec l'histoire de Noé et progressant en trois phases vers la porte et la création du monde, on ne peut qu'être frappé par la liberté progressive dans la pose des ignudi qui sont tout d'abord sagement assis et symétrique, de part et d'autre de la scène qu'ils encadrent, pour devenir de plus en plus animés, presque dansant. Ils sont une démonstration éclatante de la puissance créatrice de Michel-Ange.
Dans un cadre aussi religieux, à l’iconographie si soigneusement planifiée, le moins que l’on puisse dire est qu’ils détonnent. Par le passé, ils suscitèrent la réprobation. Citons à ce sujet le pape Adrien VI qui en souhaitait la destruction, ne voyant qu'« un pot-au-feu de corps nus » au plafon
Selon la bible, si les séraphins et les chérubins sont des créatures ailées, les anges ne le sont pas et ont une apparence d'hommes. Le Jugement dernier au-dessus de l’autel de la Sixtine comporte quarante personnages nus, qui, portant la croix, sonnant la trompette, appelant les morts à la résurrection, ne peuvent être que des anges. Certains en ont conclu que les ignudi sont bel et bien des anges. Et si ce sont des anges, ils sont les messagers divins, omniprésents et impavides devant le destin de l’humanité, et participent au programme iconographique global du plafond de la chapelle Sixtine.
La fresque du plafond de la chapelle Sixtine, peinte par Michel-Ange entre 1508 et 1512, est un chef-d’œuvre de la peinture de la Renaissance italienne. Elle recouvre l'intégralité du plafond de la chapelle Sixtine, construite au Vatican sous le pape Sixte IV, entre 1508 et 1512. Chapelle des papes, elle abrite en particulier les conclaves.
Le thème central en est la Genèse. Cette représentation de Dieu donnant la vie à Adam a acquis un statut iconique au même rang que la La Joconde de Léonard de Vinci.