À l'origine, le mascara était de la poudre d'antimoine.
L'antimoine est une roche noire aux reflets bleutés
qu'on concassait et qu'on broyait jusqu'à donner une
poudre dont on en tirait un collyre, le khôl. Les Français
l'ont découvert lors de la conquête de l'Algérie au
milieu du xixe siècle car les tribus nomades et semi-
nomades des hauts plateaux l'utilisaient comme produit
de beauté mais aussi pour se prémunir des différents
trachomes et maladies des yeux.
Le produit que les gens reconnaissent aujourd'hui
comme le mascara ne se développe pas avant le xixe
siècle : un chimiste nomméEugène Rimmel développe
un cosmétique vers 1880, le Rimmel, à partir d'un
distillat de pétrole, la vaseline. Le nom du cosmétique
rimmel est devenu synonyme avec la substance même et
se traduit encore aujourd'hui par "mascara" en italien
(mascara veut dire "masque" dans cette langue,
comparer à mascarade, d’origine aussi italienne),
français, espagnol, néerlandais, turc, roumain, etc.
Il y a une large
méconnaissance sur le fait que la plupart
des Khôls
(nommé Khol en Inde et Surma en Inde et au
Pakistan) contiennent de hautes
teneurs en
plomb (sulfure de plomb) et sont largement
utilisés parmi de nombreuses populations allant de l’Inde et du Pakistan aux
pays du Maghreb en passant par le Proche-orient et Moyen-Orient. Cette
pratique s’est largement diffusée dans les pays européens et en Amérique du
Nord. Cet usage relève d’une pratique culturelle ancestrale, vieille de
plusieurs millénaires, déjà en vigueur dans l’Egypte de l’Ancien Empire.
Un traitement à base de chélateurs a été prescrit (Unithiol Intra-veineux,
pendant 5 jours, suivi par Succimer per os, 15 jours).
L’interdiction à la vente paraît
relativement inefficace.
Une information préventive sur ce point est indispensable, le diagnostic n’est
pas évident et les mesures de prévention sont simples : l’élimination de ce type
de cosmétique oculaire de type Khôl.
et dire....que j'en utilise tous les jours!..........
C’est aux urgences de l’hôpital Iris sud de Bruxelles qu’ est adressée une jeune
femme d’origine marocaine de 22 ans. En apparence les signes cliniques pour
lesquels elle vient sont banals, il s’agit de douleurs abdominales, de maux de
tête et de vomissement qui sont survenus depuis une semaine. L’examen
attentif met en évidence un léger liseré brunâtre au niveau de la gencives
(liserai gingival). Ce signe évocateur d’une intoxication au plomb (nommé
signe de Burton) et les médecins demandent une plombémie pour confirmer le
diagnostic. La plombémie est à un taux de 490 microgrammes/dl (Normale <
11) et signe le diagnostic.
Les thérapeutes ont fait preuve d’un sens clinique et de connaissances
étonnantes, interrogeant de manière orientée leur patiente, qui révèle qu’elle
utilise depuis quelque temps de manière quotidienne du Khôl pour se
maquiller les paupières et que ces douleurs abdominales étaient bien des «
coliques de plomb ». Ce simple fait, conjointement à la plombémie, permet aux
thérapeutes de lever les interrogations sur l’origine de cette intoxication
chronique au plomb (saturnisme).