Le théâtre ne s’écrirait-il que sur le mode de la parole ? À en croire la tradition dramatique française, de Corneille à Koltès, la réponse est oui. Oui sur tous les tons. Oui à tous les âges. Oui encore aujourd’hui souvent, où, pour bon nombre de spectateurs et de critiques, hors du verbe point de salut : le théâtre c’est le dialogue, avec ses stratégies discursives, avec ses beaux mots, bons mots, savourés délicieusement.
à un certain moment de l’histoire du théâtre français, un renversement a eu lieu, fondateur de notre modernité dramatique. Si dans un premier temps la matière première du drame était tout entière dans la parole (quitte à ce que celle-ci soit, ici ou là, ponctuée de silence), dans un second temps le silence lui-même est devenu comme une trame dans laquelle des paroles, plus rares et moins efficaces, viennent s’insérer, humblement. De Racine à Maeterlinck, de Diderot à Zola, en passant par Marivaux, une histoire du théâtre s’écrit alors en creux, où l’on voit se dessiner les grands envieux du théâtre de notre temps.
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